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opinions passagères
23 août 2006

Le dilemme du Cid ?… connaît pas !

Par A H

(Publié le 08/08/06 par Le Quotidien d'Oran)

Si le plan franco-américain du règlement du conflit israélo-libanais déçoit de par sa forme et son contenu, ce n’est certainement pas à cause d’une quelconque attente placée dans l’administration de Bush. Les pays arabes, même quant ils ne le disent pas ouvertement pour des raisons qu’il serait inutile de citer, ne s’attendent de la part des américains à rien d’autre qu’à un indéfectible soutien aux israéliens et à des propositions entièrement à l’avantage du gouvernement d’Olmert.

Ce qui semble décevoir donc les pays arabes c’est plutôt la position française et la première raison inavouée qui pourrait expliquer cette déception se situe au niveau de la fameuse « traditionnelle amitié franco-arabe ». Une amitié qui, du point de vue des arabes, devrait leur donner le droit au soutien français, du moins dans les moments difficiles mais qui semble faire faux bond dans le cas du plan proposé pour la résolution du conflit actuel opposant libanais et israéliens. Cette manière de l’Elysée de manifester son amitié est ressentie par « ses amis » arabes comme un abandon, comme une trahison. Pour les libanais, la déception est doublement plus grande. D’abord parce que, eux seuls subissent l’agression sauvage des israéliens et la malveillance meurtrière de la communauté internationale et, ensuite, parce que la France leur a toujours promis aide et assistance.

Par ailleurs, la position de Chirac concernant l’invasion de l’Irak avait donné aux pays et à la rue arabe une haute idée de la France et de ses valeurs. Des valeurs qu’ils nourrissaient l’espoir, voire la certitude, de voir se manifester encore cette fois d’autant plus que, dans le cas d’espèce, il s’agit du Liban dont l’intérêt pour la France n’a jamais été caché et qui, depuis la mot de Hariri, a suscité beaucoup d’attention et de « petits soins » de la part des français.

En réalité, la déception des pays arabes à l’égard de la France provient, tout simplement, de leur « sentimentalisme » aveugle. Un sentimentalisme qu’expliquent certes notre amour et notre faiblesse pour la poésie et pour le platonisme et qui ne laisse donc aucune place à la raison et au réalisme.

La France d’aujourd’hui n’est pas celle de 2003. La scène politique française n’a pas manqué d’évoluer depuis le bras de fer Chirac-Bush, et la primauté des intérêts français sur tout le reste a fini par amener, dans les cercles restreints des décisions, des hommes influents avec un profil autre que celui prévalant en 2003. Une sorte de « faucons » qui défendent d’abord et avant tout les intérêts de leur industrie, de leur politique… bref de leur pays. Et comme il se trouve que leurs relations et leur partenariat avec les américains sont, de loin, plus importants que ceux les reliant aux pays arabes, entre ce qui arrange américains et israéliens et ce qui convient aux Arabes, le choix, on imagine, n’a pas du tout été difficile. Parce qu’on ne gère pas les relations internationales avec les élans du cœur, de la poésie et des sentiments platoniciens, sans état d’âme, la France a simplement choisi son camp. Le dilemme Cornélien, c’est pour d’autres temps et pour d’autres lieux !

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