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opinions passagères

24 août 2006

Le nucléaire iranien ou la croisée des chemins

Par A H

(Publié par Le Quotidien d'Oran le 24/08/06

En déclarant que "si les gens se moquent du Conseil de sécurité des Nations unies, il faut que cela ait des conséquences", Bush ne fait que confirmer sa mauvaise manie d’interpeller le besoin de paix et de justice des hommes pour en faire une excuse de guerre et d’injustice. Sa dichotomie du « bien » et du « mal » lui a déjà servi d’alibi pour détruire des pays et exterminer des populations entières, son « combat » contre le terrorisme lui a servi de tremplin pour l’invasion et l’occupation d’autres pays alors que son prêche de la « démocratie » lui a servi d’excuse pour déstabiliser des Etats et soumettre des régimes et des peuples.

Israël n’a jamais cessé de se moquer du Conseil de sécurité sans pour autant donner idée à Bush d’une quelconque sanction. Pire, il a toujours considéré que les sionistes sont en légitime défense même lorsque ce sont leurs avions et leurs chars qui tuent des civils désarmés et innocents en Palestine ou au Liban. Et lorsque, en violation de la résolution 1701, Israël a mené des opérations au Liban, Bush n’a même pas soufflé mot.

Si, aujourd’hui, il brandit l’étendard de la paix de la planète, lui qui n’a même pas daigné signer les accords de Kyoto sur la protection de cette même planète, c’est tout simplement parce qu’il a en tête de demander des sanctions contre l’Iran auquel il ne reconnaît pas le droit, légitime pourtant, de développer sa technologie nucléaire.

Depuis que le bloc soviétique s’est effondré, laissant la place libre à la seule puissance américaine, le monde n’a cessé de subir le dictat de Bush et son administration. Un dictat trempé dans le mépris et le dédain de l’autre et supporté par une puissance militaire aveugle et insensée.

Mais le dictat finissant toujours par se fracasser sur le mur de la volonté d’hommes déterminés, comme cela vient d’ailleurs d’être le cas pour les israéliens devant la fermeté de la résistance libanaise, Bush et son administration, qui ont déjà bu la tasse de leur impuissance dans le cas du nucléaire nord coréen, savent qu’ils risquent gros, et même très gros, dans l’affaire de l’Iran dans laquelle ils jouent leur hégémonie. Pas moins !

Les manœuvres globales menées par les différents corps de l’armée iranienne sont certes un signe fort de Téhéran concernant sa détermination à ne pas revenir sur son choix stratégique et les dernières déclarations de responsables iraniens ne laissent aucun doute là-dessus, mais là n’est pas le plus important.   

En se lançant dans un conflit avec les iraniens, les américains savent qu’ils se mettraient, de fait, dans une croisée de chemins où d’autres puissances, la Chine et  la Russie notamment, seront présentes avec l’ambition légitime de gagner en positionnement et en rôle dans un monde dans lequel l’uni-polarité a atteint depuis quelques temps déjà ses limites. Et ce ne sont ni les prétentions dominatrices des américains ni les convictions guerrières de Bush qui empêcheraient ces deux puissances de jouer le rôle qu’ils considèrent déjà le leur. n

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23 août 2006

la déraison de l'Occident

Publié par Le Quotidien d'Oran le 23/08/06

         Sous le matraquage ininterrompu de l’Amérique de Bush, l’occident a finalement cédé à la peur et même à la panique.

         Le refus manifesté par certains des voyageurs, empruntant l’avion reliant Malaga à Manchester, de monter dans le même appareil que deux personnes qui semblaient être « des arabes ou des musulmans » est bien le point culminant d’une crainte semée, des années durant, par les médias occidentaux à l’encontre de ces « terroristes musulmans » qui viennent d’ailleurs.

         Le comportement des passagers du vol ZB613 fait remonter à la face de l’humanité les puanteurs racistes des Etats-Unis d’Amérique et les détritus ségrégationnistes de l’apartheid. Des égouts que l’on croyait pourtant définitivement ensevelis sous la terre du bon sens et de la raison humaine mais que certains n’hésitent pas à rouvrir sous le prétexte d’une sécurité qui ressemble de plus en plus à une phobie générale et partagée.

         Le comportement du commandant de bord, qui a cédé à la demande raciste de faire descendre les deux passagers pour délit de faciès, n’est pas moins raciste que celui des agents de sécurité qui les ont raccompagnés au sol. Et le silence de la compagnie au bord de l’avion de laquelle un tel manquement à la dignité humaine est commis n’est guère excusable.

         La peur des arabes et des musulmans est, on le sait, devenue un fond de commerce pour beaucoup de médias occidentaux au service de clans gravitant autour du pouvoir en Europe et aux Etats-Unis et qui cherchent, par tous les moyens, soit à légitimer leur arrivée au pouvoir comme Lepen ou Sarkozy, par exemple, soit à justifier leurs crimes et leur acharnement aveugle contre une partie du monde dont l’un des torts principaux est de posséder des richesses et ressources autour desquelles s’articulent les plans et stratégies de développement de pays industrialisés et qui attisent donc les « convoitises hégémonistes » de Bush, de Blair et de beaucoup d’autres.

        Que la folie s’empare de dirigeants aveuglés par le pouvoir et la puissance, passe encore, mais que cette folie s’empare de simples citoyens jusqu’à en faire des homophobes qui ne peuvent s’asseoir à côté de leurs semblables sans être pris de panique, voilà qui, en plus d’être intolérable, suscite beaucoup de questions.

        Tant que certains dirigeants de l’Occident cultivent la haine et que leurs concitoyens les suivent sur ce chemin ignoble, il y a tout lieu de croire que la paix et la justice dont rêvent les hommes demeurent encore loin…très loin !

23 août 2006

SANS COURAGE POINT DE CONNAISSANCE !

Par A. H.

publié par le Quotidien d'Oran le 15/08/06

Pour imposer leur approche du management, les financiers ont lutté des décennies. De nos jours, et un peu partout dans le monde, ils sont arrivés jusqu’à mettre en veilleuse l’école dite de la stratégie, celle qui a dominé la pensée managériale près de quarante ans. Loin d’être fortuit, ce changement met en relief toute une dynamique intellectuelle et scientifique et, à l’aune des autres changements qui surviennent par la concurrence des  courants et écoles de pensée, il peut, à lui seul parfois, expliquer de grands changements dans la politique d’un pays, voire dans sa stratégie dans plusieurs domaines, parce qu’un pays qui fait confiance en ses compétences doit nécessairement, non seulement connaître ces «luttes» entre penseurs et scientifiques, mais vivre à leur rythme.

Que ce soit dans le domaine du droit, de l’économie, des sciences politiques, de la physique, de la médecine, de la gestion, de l’histoire, de la littérature ou autre, l’évolution des connaissances est souvent une force motrice qui entraîne des changements sur les plans de la pensée et de la pratique politiques. Et il ne fait aucun doute que le sol fertile et propice à ces évolutions a, de tout temps, été et demeure toujours l’Université.

Les pays et les nations qui ont su donner l’importance et la place nécessaires à leur université se trouvent aujourd’hui à la tête du peloton de l’humanité, tout comme cela a été valable aussi pour les musulmans dans un passé pas très lointain.

Ceux qui l’on négligée, par contre, ont perdu jusqu’au droit à la parole et même celui, primaire, d’être ce qu’ils sont ou ce qu’ils veulent être. Cela fait longtemps que la  connaissance est connue comme étant la carte maîtresse aux mains des pays et des nations, mais cela fait longtemps aussi, malheureusement, que dans certains coins du monde

on croit apprivoiser la connaissance en en parlant ou en lui dédiant des séminaires qui ne servent à rien, ou en se suffisant de consacrer aux universités des sommes dont on ignore souvent la destination réelle.

De belles salles de classe, de grands amphis, des nuées d’étudiants, un nombre impressionnant d’enseignants et des campus modernes, et même si cela peut donner, en toute sincérité, un certain système d’enseignement, cela ne donne pas inévitablement une Université. En tout cas, pas forcément celle qui vit au rythme de la concurrence entre écoles de pensée et encore moins celle qui décide du devenir des sociétés.

En Algérie, la réforme de l’Université s’intéressera sans doute à l’amélioration des conditions de vie des enseignants, mais elle ne devra surtout pas s’arrêter à ce niveau, qui n’est en fait que l’écorce. L’essence et l’essentiel sont ailleurs. Il suffira que la réflexion soit honnête, sincère et, plus que tout, courageuse pour aborder ce qu’il y a lieu d’aborder et mettre de côté les futilités qui ont préoccupé et occupé tout le monde durant des décennies... pour rien ou presque ! Ce n’est qu’ainsi que l’on aidera à l’apparition d’écoles algériennes et de courants de pensée algériens.

23 août 2006

1701 ou la paix piégée

Par A H

publié par Le Quotidien d'Oran le 14/08/06

Emballée dans un habit de paix, la résolution 1701 qui vise en apparence la fin du conflit israélo-libanais, ne vise pas moins en réalité à entraîner la société libanaise dans une situation des plus délicates non pas par les grands titres qu’elle décline mais par les mécanismes de mise en œuvre qu’elle omet sans doute volontairement.

Présentée comme étant « le fruit d'un compromis entre les exigences israéliennes et libanaises » la résolution 1701 sert doublement les intérêts américano-sionistes.

Tout d’abord parce qu’en appelant au cessez-le-feu qui n’intéressait jusque là ni israéliens ni américains, elle vient pour sauver la face d’une armée suréquipée et « surgonflée » mise en déroute par le Hizbollah et qui peut ainsi se retirer des quelques mètres envahis au Liban sans avoir à boire sa défaite salée.

Ensuite, parce qu’elle prône le désarmement du Hizbollah, la résolution 1701 se propose d’atteindre l’objectif de guerre principal affiché dès le départ par Olmert mais que ni les bombardements lâches de civils, ni la destruction des infrastructures, ni le déplacement forcé de populations entières , n’a permis de réaliser.

Le désarmement de Hizbollah qui a déjà posé problème lors de l’application de la résolution 1552 risque de poser le même problème aujourd’hui quant à l’application de la 1701. Sa résistance sur le terrain, qui équivaut à elle seule à une victoire, ajoutera certainement à la complexité des choses. Ceux, parmi les libanais, qui ne veulent plus entendre parler d’une résistance armée se donneront à cœur joie de hausser le ton mais le niet catégorique du ministre du Hizbollah au dernier conseil des ministres laisse deviner, sinon imaginer, beaucoup de tension à venir.

Ce que l’administration Bush, les sionistes, le Mossad, Tsahal et certains de leurs complices réunis n’ont pu obtenir par le feu et par le sang, il est fort à craindre qu’ils puissent le réaliser par la désormais célèbre résolution 1701. Les débats houleux et la tension extrême qui ont caractérisé le conseil des ministres libanais durant la nuit du samedi à dimanche ne sont qu’un avant goût d’une crise interne libanaise qui risque, en cas de non maîtrise des passions des uns et des autres, de dégénérer avec les conséquences désastreuses que tout le monde redoutait jusqu’à présent et qui ont été, jusque là, évitées grâce à la sagesse de tous et à la maîtrise des attitudes et des réactions. Il s’agit de savoir si les libanais qui ont bien su faire la guerre ensemble sauront aussi bien faire désormais la paix ensemble.

Les libanais qui ont applaudi «à l’unanimité » cette résolution n’ont pas omis, pour leur part, d’émettre des réserves quant aux modalités de son application car ils savent à quel point l’enjeu est important, voire vital, pour leur pays.  

23 août 2006

La malformation « génético-historique »

Par A.H

(Publié le 13/08/06 par Le Quotidien d'Oran)

De l’histoire, si l’on ne tire pas des leçons c’est que l’on n’a rien compris. Et ce ne sont pas les recettes pétrolières qui nous rendront plus intelligents tout comme elles ne nous donneront pas meilleur strapontin. Depuis l’aube des temps nous n’avons pas changé et, à voir notre présent, nous sommes encore loin de changer. N’est-il pas venu le temps pour les pays arabes, pour ne pas parler seulement des régimes, de se poser enfin les véritables questions ? Celles qui déterminent plutôt le devenir des générations que celui d’individus et celles qui secouent et font prendre conscience de la réalité au lieu de celles qui enivrent et endorment?

Autour de nous, le monde bouge. Que ce soit en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique latine ou en Asie, les gens ont commencé – depuis longtemps pour la plupart –  à prendre le pouls de leur réalité et à prendre les mesures nécessaires pour que leur avenir ne leur échappe pas, pour que leur jeunesse ne soit pas prise en otage entre les rêves insensés et les mirages déstabilisants et pour que la levée de leur soleil ne dépende jamais de l’humeur d’autres pays ou d’individus en délire.

Le constat est amer. Ce n’est ni une critique ni une insulte à qui que ce soit, mais tout juste la constatation d’un état de fait que rien ne saurait cacher. Ni les discours passionnés, ni les gesticulations d’occasion et encore moins les satisfactions béates à chaque fois qu’à coup de milliards, il nous arrive d’avoir trois pierres alignées.

L’incapacité des pays arabes à assister l’un des leurs, en situation pourtant fort critique, est plus qu’inquiétante. Pour cacher cette incapacité dans le cas de l’Irak,  on nous avait raconté la terrible histoire d’un horrible dictateur et pour nous la faire avaler aujourd’hui dans le cas du Liban, on nous sort une non moins terrible histoire de l’armement d’une milice. Que nous racontera-t-on lorsque viendra le tour de la Syrie et celui du reste ?

En réalité, appartenir au monde arabe est devenu, de nos jours, une « malformation génético-historique » que certains, pour ne pas dire la plupart, ne veulent plus assumer. Ni en public, ni en privé, ni lorsqu’ils se regardent dans le miroir ni même en pensée. L’arabité est trop lourde pour les siens qui, du moins à en juger par les apparences, ne ratent aucune occasion pour se débarrasser des liens encombrants imposés par une histoire dont plus personne ne semble se soucier sauf pour y chercher les prétextes de jours de repos.  Dieu sait pourtant que les peuples arabes méritent, tant eu égard à leur histoire qu’à leurs valeurs, le plus grand respect de la part de l’humanité.

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23 août 2006

Pays arabes : Le pourquoi du pourquoi

Par A H

(Publié le 10/08/06 par Le Quotidien d'Oran)

Depuis qu’il regarde le monde, le citoyen arabe n’a eu cesse d’avaler les échecs amers de ses dirigeants et de ruminer les désillusions mortelles produites par leur incapacité. Pratiquement tous ses rêves ont été brisés et il ne se trouve point, pour lui, d’aspiration qui ne soit tombée lourdement sur son sol figé, sur sa terre qui ne tourne plus ni sur elle-même ni autour du soleil. Au point où il a fini par s’accommoder et de l’échec et des désillusions. Si l’agression sioniste contre les libanais et le soutien total de la communauté internationale aux agresseurs israéliens n’ont pas manqué d’apporter leur lot d’amertume coutumière, ils ont toutefois apporté quelque chose de nouveau pour ce citoyen arabe perdu et ébahi devant ce qui semble être accepté comme étant sa prédestination.

Aujourd’hui l’Arabe ne se résigne plus à regarder. Il veut comprendre non pas ce qui lui arrive, mais pourquoi cela ne lui arrive qu’à lui ou, du moins, pourquoi à lui plus qu’aux autres. Il se pose, mais il pose beaucoup plus, un tas de pourquoi.

D’abord pourquoi cette incapacité manifeste des arabes à améliorer leur situation sociale, leur développement économique et leur efficacité politique ? Il est certes aisé de répondre comme il l’a toujours fait, en fustigeant les régimes et en leur faisant porter la responsabilité des déboires de leurs pays et de leurs peuples mais s’arrêter là ne mènerait nulle part et ne donnerait aucune explication valable.

Aussi, doit-on creuser plus loin : Pourquoi ces régimes arabes sont-ils si défaillants ? A cette question, certains ont déjà répondu en arguant que c’est le manque, voire l’absence, de démocratie réelle qui permet aux moins bons et aux moins compétents de se hisser aux hautes sphères de la décision. La démocratie monarchique et la démocratie de façade, tels des arbres plantés dans du ciment, ne peuvent jamais porter de fruits et encore moins permettre des récoltes.

Mais pourquoi, dans les pays arabes, la démocratie est-elle si délabrée ? Se contenter de dire que ce sont les régimes qui la veulent ainsi pour se maintenir et assurer leur pérennité serait une tautologie de plus dans l’histoire tout à fait tautologique de certaines régions du monde. En réalité, si la démocratie se porte si mal dans les pays arabes, c’est d’abord parce que sa vente sous forme de prêt-à-porter comporte lacunes et tares mais c’est aussi parce que les intellectuels arabes préfèrent les palais et les salons feutrés à la rue et à la réalité, tout comme il préfèrent la poésie aux sciences et la tricherie à la sincérité. Les intellectuels arabes, lorsqu’ils ne perdent pas leur énergie à décrire le coucher du soleil, perdent un temps fou à la recherche « phraséologique laudative» et dans des exercices de style aussi insensés qu’inutiles.

23 août 2006

Le dilemme du Cid ?… connaît pas !

Par A H

(Publié le 08/08/06 par Le Quotidien d'Oran)

Si le plan franco-américain du règlement du conflit israélo-libanais déçoit de par sa forme et son contenu, ce n’est certainement pas à cause d’une quelconque attente placée dans l’administration de Bush. Les pays arabes, même quant ils ne le disent pas ouvertement pour des raisons qu’il serait inutile de citer, ne s’attendent de la part des américains à rien d’autre qu’à un indéfectible soutien aux israéliens et à des propositions entièrement à l’avantage du gouvernement d’Olmert.

Ce qui semble décevoir donc les pays arabes c’est plutôt la position française et la première raison inavouée qui pourrait expliquer cette déception se situe au niveau de la fameuse « traditionnelle amitié franco-arabe ». Une amitié qui, du point de vue des arabes, devrait leur donner le droit au soutien français, du moins dans les moments difficiles mais qui semble faire faux bond dans le cas du plan proposé pour la résolution du conflit actuel opposant libanais et israéliens. Cette manière de l’Elysée de manifester son amitié est ressentie par « ses amis » arabes comme un abandon, comme une trahison. Pour les libanais, la déception est doublement plus grande. D’abord parce que, eux seuls subissent l’agression sauvage des israéliens et la malveillance meurtrière de la communauté internationale et, ensuite, parce que la France leur a toujours promis aide et assistance.

Par ailleurs, la position de Chirac concernant l’invasion de l’Irak avait donné aux pays et à la rue arabe une haute idée de la France et de ses valeurs. Des valeurs qu’ils nourrissaient l’espoir, voire la certitude, de voir se manifester encore cette fois d’autant plus que, dans le cas d’espèce, il s’agit du Liban dont l’intérêt pour la France n’a jamais été caché et qui, depuis la mot de Hariri, a suscité beaucoup d’attention et de « petits soins » de la part des français.

En réalité, la déception des pays arabes à l’égard de la France provient, tout simplement, de leur « sentimentalisme » aveugle. Un sentimentalisme qu’expliquent certes notre amour et notre faiblesse pour la poésie et pour le platonisme et qui ne laisse donc aucune place à la raison et au réalisme.

La France d’aujourd’hui n’est pas celle de 2003. La scène politique française n’a pas manqué d’évoluer depuis le bras de fer Chirac-Bush, et la primauté des intérêts français sur tout le reste a fini par amener, dans les cercles restreints des décisions, des hommes influents avec un profil autre que celui prévalant en 2003. Une sorte de « faucons » qui défendent d’abord et avant tout les intérêts de leur industrie, de leur politique… bref de leur pays. Et comme il se trouve que leurs relations et leur partenariat avec les américains sont, de loin, plus importants que ceux les reliant aux pays arabes, entre ce qui arrange américains et israéliens et ce qui convient aux Arabes, le choix, on imagine, n’a pas du tout été difficile. Parce qu’on ne gère pas les relations internationales avec les élans du cœur, de la poésie et des sentiments platoniciens, sans état d’âme, la France a simplement choisi son camp. Le dilemme Cornélien, c’est pour d’autres temps et pour d’autres lieux !

23 août 2006

Le chaos ne sera pas constructeur !

Par A. H

(Publié le 07/08/06 par Le Quotidien d'Oran)

De massacre en massacre, les israéliens confirment, chaque jour un peu plus, leur incapacité à sauver la face dans un conflit où les américains, pour des intérêts que nul n’ignore, les ont entraînés. Il y a lieu de craindre que Tsahal, Olmert, Peretz et tout le gouvernement israélien aient pris conscience qu’ils n’ont plus rien à perdre et que, de ce fait, ils deviennent incontrôlables. Non pas pour les pays de la région qui ont été, jusque là, le dernier de leurs soucis, mais pour leurs alliés américains et britanniques. En effet, de la situation dans laquelle ils ont été plongés puis enfoncés par les intransigeances de Bush, les militaires et politiciens d’Israël ont du mal à sortir.

Partis cueillir un « succès facile » qui redorerait leur blason et renforcerait leur assise au sein d’une société israélienne lasse des guerres et des conflits, Olmert et les siens ont laissés beaucoup de plumes devant une poignée d’hommes décidés à défendre leur territoire. La défaite est honteuse. L’avaler n’est pas facile, la rejeter coûtera encore plus. Une telle situation d’impasse, parce qu’elle ne laisse aucune voie de sortie, peut donner lieu à une grande panique qui, à son tour, pourrait faire sauter les derniers restes du bon sens.

Pour ne pas avoir à reconnaître leur défaite, les israéliens pourraient tenter la diversion tant redoutée par tous les observateurs, à savoir entraîner la Syrie dans la guerre, sachant que cela changera totalement les données du problème. Le bombardement de Qaâ peut être perçu comme un premier essai en ce sens, histoire non seulement de tâter le pouls de Damas qui, rappelons le, a déjà décidé de mettre son armée en alerte, mais aussi de sonder son allié américain au cas où l’irréparable venait à être commis. 

La théorie du chaos constructeur, si chère au israéliens, si elle venait à leur donner une dernière illusion, pourrait entraîner l’embrasement de la région avec des risques majeurs d’une généralisation du conflit car l’entrée de la Syrie en guerre donne deux raisons à l’Iran d’y entrer. D’abord à cause du pacte liant les deux pays et ensuite que parce que, à Téhéran, on n’ignore pas que leur destin est fortement lié à celui de Damas, leur seul allié dans la région. Mais l’inconnue dans ce scénario serait la position des gouvernements arabes qui savent que, en cas d’une attaque de la Syriepar Israël, non seulement leur rue serait incontrôlable mais d’autres risques pointeraient aussi. Comme quoi le chaos ne sera pas, cette fois non plus, constructeur ! 

23 août 2006

La mission impossible ou les rêves brisés de Bush

Par A. H

(Publié le 05/08/06 par Le Quotidien d'Oran)

On ne doute pas que c’est sur la base d’un engagement de Tsahal à en finir très rapidement avec la résistance armée de Hizbollah que Olmert a dû donner des garanties à Bush quant à une issue heureuse d’une guerre éclaire contre le Liban. Réconforté par cette assurance et par l’engagement des pays arabes à ne pas soutenir le mouvement de Nasr Allah, Bush avait non seulement donné son accord aux israéliens pour détruire et envahir le Liban, mais il s’est aussi engagé à les soutenir, sur les plans politique, financier et militaire, jusqu’à la fin, c’est à dire jusqu’à la victoire.

Après vingt trois jours de frappes aériennes incessantes et de pilonnage continu et avec un premier lot sept régiments de plus de dix mille soldats, de soldats d’élite, de compagnies aéroportées, de quatre cents blindés et de deux cents engins, force est de constater qu’aucune réalisation n’est à inscrire à l’actif des israéliens qui, malgré les moyens impressionnants mobilisés, n’arrivent qu’à s’éloigner à peine de leurs propres frontières.

Cet échec cuisant de Tsahal a mis mal à l’aise tous ses partenaires. L’Egypte, l’Arabie Saoudite et la Jordanie, qui s’étaient empressés de déclarer publiquement leur désaccord avec Hizbollah et, de ce fait, leur feu vert à Israël, révisent leur position à la recherche d’un nouvel hymen auprès de leur opinion publique et, surtout, auprès de la rue arabe. Les ministres des affaires étrangères de ces trois pays, secoués par la dure réalité, tentent de rattraper le temps perdu en improvisant des visites insensées et plutôt inopportunes à Beyrouth, pour les uns et, pour l’autre, une conférence de presse superflue et inutile.

Olmert ne sait plus s’il est plus sage de s’entêter et de continuer donc à s’enfoncer dans le bourbier libanais ou de sonner la retraite de ses troupes affectées et au moral affaissé. Mais Bush investi à fond dans cette guerre, et dont les rêves se sont fracassés sur le mur de la résistance farouche du Hizbollah, ne veut et ne peut point autoriser un quelconque cessez-le-feu. Le rappel à l’ordre immédiat à l’adresse de sa secrétaire d’Etat qui a, diplomatiquement pourtant, émis le vœu d’aboutir à un cessez-le-feu dans quelques jours en dit long sur la disposition de l’administration américaine à tout faire pour ne pas perdre cette guerre parce que, et il convient de la signaler, jusqu’à présent, et en dépit du génocide perpétré par les israéliens, la victoire est bien libanaise et ce ne sont pas les cinq civils enlevés par Tsahal qui feront changer la victoire de camp !

L’ONU et le Conseil de sécurité qui n’ont brillé dans l’art de la tergiversation depuis le début du conflit armé que pour donner le temps nécessaire à Olmert pour détruire le mouvement de résistance libanais, ne savent plus quoi faire devant l’impossibilité de réalisation de cet objectif d’une part et le refus de Bush d’entendre parler d’un cessez-le-feu avant une victoire israélienne. Une victoire qui se fait de plus en plus éloignée pour une armée israélienne de moins en moins sûre d’elle et qui commence à douter des capacités des hommes politiques qui lui confient une mission impossible. 

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